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dans Politique

Choc des législatives, un autre éclairage

ParPierre Larrouy
9 juillet 2024
Choc des législatives, un autre éclairage

L’heure est à l’organisation politique, aux négociations mais il serait risqué de faire fi d’une analyse des soubassements de ce séisme dans le déroulement des élections législatives du mois de juillet 2024. Peut-on se contenter de constater une inversion en quelques jours des tendances, de leur mesure par les instituts et de la traduction concrète dans les votes ?

Il faut rappeler les analyses et les propos convergents de tous les politologues. Etaient mis en exergue la dédiabolisation du RN et la libération d’une expression publique désinhibée, la trajectoire fulgurante d’un jeune leader dont on commençait à faire un concurrent de Marine Le Pen pour 2027… bref s’étaient installé tous les ingrédients d’une ‘success story’ corroborée par toutes les études des intentions de vote.

Peut-on aboyer avec la meute et dénoncer une nouvelle erreur des sondeurs ? Ce serait insuffisant et même largement désinvolte. Sans les associer à la ‘vérité’, ils ont fait la preuve de leur professionnalisme.

Pourrait-on esquisser quelques pistes explicatives qui s’écartent des habitudes de propositions de compréhension trop directes comme si l’opinion se lisait à livre ouvert avec des mots simples et des subjectivités ‘monstratives’ que l’art a bien soin de décrire comme des fictions et des masques plus que comme des photographies expressionnistes d’approche évidente.

Je veux proposer un autre regard avec quelques points de focalisation.

L’erreur stratégique de communication du RN  

Premier constat : le Rn s’écroule quand il affiche sa sureté de gagner. Croyant poursuivre voire mener à bout sa démarche de dédiabolisation le RN veut donner des gages supplémentaires. Ainsi affirme-t-il son réalisme, sa grande capacité à gouverner et mettre en œuvre ses promesses et preuve en est qu’il jette par-dessus bord des propositions reportées à plus tard. Au risque de brouiller le message il entend faire ce changement de pied sans perdre sa marque de fabrique corrosive se traduisant par un ‘bug’ sur les binationaux.

Mais ceci aurait été recouvert par la marée s’il n’y avait pas une faute de communication plus structurelle.

Dans sa précipitation de prouver son aptitude à exercer la présidence de la République, il a du mal à masquer son impatience mais il y a plus grave encore. Il ne perçoit pas à cet instant qu’il néglige un malentendu. Tout à la dédiabolisation de son propre cas il oublie les règles plus communes et générales des motivations de l’opinion. Il ne voit pas que l’engouement qu’il suscite est agi par un désir d’imaginaire d’une société en souffrance et non par une promotion directe du ‘réel’. Voilà le pot aux roses – faire surgir le réel alors qu’il s’agissait d’un réservoir d’imaginaire. C’est dévastateur. Car l’imaginaire justement traduit un besoin et une volonté d’escamoter un réel trop pénible. Il aurait dû s’informer aux meilleurs textes sur le sujet, celui du psychanalyste Charles Melman (qui en fit d’ailleurs un rappel dans la Revue Politique et Parlementaire) : « Je crois que nous devons garder à l’esprit que, lorsque nous cherchons les moyens de nous passer du symptôme, nous nous engageons ou nous nous trouvons engagés, de façon peu évitable, sur les chemins de l’utopie !

Les utopies sont toutes organisées autour de la tentative d’escamoter le Réel. Elles s’accomplissent : soit par la tentative de symboliser l’Imaginaire en affirmant le pouvoir résolutif de la raison – et nous en avons toutes les traces dans l’histoire, avec le type de terreur politique qui a pu être exercée au nom de la raison – soit, en même temps et d’une façon apparemment parfaitement consistante avec la première, par la tentative d’imaginariser le Symbolique …».  Il s’agit chaque fois de se mettre à l’abri du Réel.

C’est n’avoir pas compris que l’accès au réel doit passer par une pellicule d’imaginaire pour apprivoiser la cible dans la société émotive et d’immédiateté actuelle. Les gens y sont habitués à passer d’une communauté d’opinion à l’autre. Cela s’appelle le populisme et le fonctionnement normal des réseaux sociaux. L’accroche se produit au travers d’un signifiant vide qu’on emplit d’une intention, d’une subjectivité qui n’est qu’un imaginaire que l’on projette et non un signifié. A prendre les termes associés en les considérant comme du ‘signifié’ vrai on s’égare par le fait qu’ils ne sont que des signifiants. On trouve dans les rêves les mêmes projections et l’on sait que l’absurdité des mots ou des situations sont pourtant plus révélatrices que le récit fait par des signifiés.

Les experts de Tik Tok n’ont pas vu venir le choc !

En quelques jours ce grand écart de communication a fragilisé la démarche électorale. Non que le RN ait perdu sa ‘clientèle’ acquise mais il s’est privé de réserves de voix – retour au plafond de verre. Au lieu de capitaliser sur une dynamique qui lui était largement prêtée le Rn a mis le bouton sur pause. Ne lui restait que l’absence d’une autre voie pour drainer les voix vers un nouvel imaginaire. Las pour lui ce fut le moment où la gauche se sortit de sa torpeur et se projeta sur la scène.

Le scénario était prêt pour la grande bifurcation. Il avait la cible potentiellement affaiblie, la simplicité du message – désistement anti RN – , le partage d’intérêts.

Émergence d’un nouvel imaginaire – le désistement républicain

Je n’insiste pas sur l’aspect ‘valeurs’ de la démarche. Je constate que depuis des années les études ont plutôt révélé un affaiblissement du bouclier républicain. Je cherche s’il n’y a pas d’autres explications à la puissance de la réaction qui allait se mettre en place sans méconnaître et apprécier la première.

A tout le moins, plusieurs facteurs se sont agrégé notamment celui de la prise de conscience d’un passage d’un possible à un fait. C’est une conséquence indirecte de celui d’un imaginaire au réel du vote RN.

Pour appuyer cette thèse on se souviendra que les programmes et leurs chiffrages n’eurent que peu d’impact.

Mais la réussite de l’opération tient aussi à d’autres causes. Tout d’abord le public visé était dans un état d’affaiblissement assumé, d’une déception devant le manque d’initiative de ses leaders. Et voilà que surgit ‘un Acte’, au plein sens du terme. Une action, sa dimension événementielle et sa force… du symbolique ? Cet acte avait ,de plus, de beaux atours.

Pour une fois on ne s’adressait pas au peuple en lui intiment le conseil-ordre de prendre ses responsabilités – traduisons de perdre quelque chose de soi. Les ‘décideurs’, les Acteurs faisaient le premier sacrifice – le renoncement psychologique et matériel. Ils mouillaient le maillot.

En cascade deux atouts supplémentaires. L’impression apparut très vite d’une reconquête de ‘Puissance’ dont le manque constituait un marqueur de citoyens se sentant abandonnés, invisibilisés, pas pris en considération (ce qui jusqu’alors avait fait le miel du RN). Et cette seconde conséquence positive, les citoyens renouaient avec un sentiment très important, celui de fierté – pour l’Acte et parce que c’était eux les fabricants de la solution. Fierté individuelle et collective, les deux mamelles qui devraient nourrir la confiance et échapper aux intolérances identitaires.

On connait la suite…

Le Nouveau Front Populaire comme Renaissance devront méditer les leçons de ce blitzkrieg et ne pas se laisser aller à l’autosatisfaction au risque de déconvenues similaires à celles du RN.

En particulier, au-delà des interprétations qui ne séparent pas le bon grain de l’ivraie, de l’imaginaire et du réel, il s’agira de prendre en compte que derrière chaque refuge dans des imaginaires il y a des douleurs rentrées qui semblent largement communes aux deux électorats. L’ostracisme des uns serait se fourvoyer. Le point commun est mis en lumière par une étude IFOP qui montre l’évolution de la peur de l’avenir jusqu’à atteindre 85% aujourd’hui.

C’est anxiogène pour une société, c’est délétère pour nos enfants mais c’est un ‘commun’ partagé.

Les gens ont très envie de renouer avec une temporalité durant laquelle ils puissent se retrouver. Attention donc aux deux illusions, celles des acteurs politiques se lançant dans la course à l’échalote de la meilleure offre, celle de la population qui doit renouer avec les sentiments et la raison au lieu d’être emportés par la dictature des réactions émotionnelles ‘émulsées’ par les réseaux sociaux.

Pierre Larrouy

Pierre Larrouy

Pierre Larrouy est économiste et essayiste. Docteur en sciences économiques et diplômé de l'Institut d'Etudes et de Développement, il a été chef de cabinet du Ministre de l'Education nationale Alain Savary, conseiller du Ministre de la Jeunesse et des Sports Roger Bambuck, conseiller du Président de la Mutualité française et conseiller à la Présidence de Polynésie française. Auteur de plusieurs essais (Après, UPPR, 2019 ; Ubérisation, utopie et tyrannie, UPPR, 2017 ; La crise innovante, UPPR, 2016 notamment) et articles, Pierre Larrouy travaille aujourd’hui sur la société numérique, ses conséquences psycho-sociologiques et politiques et sur de nouveaux modèles d’intelligence spatiale et de développement territorial.

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