Plus de huit mois après son départ forcé de la CGT, Thierry Lepaon revient dans un livre « La vie continue » sur la crise interne qui a conduit à sa démission.
Les premières révélations le 29 octobre du Canard enchaîné sur la coûteuse rénovation de l’appartement de Thierry Lepaon, élu en mars 2013 au poste de secrétaire général de la CGT, n’ont pas fini de faire des remous. Evincé en janvier 2015, livré à la vindicte populaire, accablé, Thierry Lepaon a été tenté de mettre fin à ses jours. C’est en mettant des mots sur ses maux, en donnant sa version des faits qu’il retrouve un nouveau souffle qu’exprime bien le titre de son ouvrage “La vie continue”.
L’essentiel de son livre relate son itinéraire, son enfance en Normandie, ses premiers pas de chaudronnier, son engagement à la CGT, ses combats syndicaux.
Se considérant victime d’une “machination” d’une partie de la presse et de certains syndicalistes, il revient, étape par étape, sur ce qui l’a conduit à démissionner de membre de la commission exécutive confédérale, et donc de secrétaire générale de la CGT. Passant en revue la presse depuis les premières révélations du Canard enchaîné jusqu’à janvier 2015, il dénonce une “campagne de presse” visant à “déstabiliser” la CGT, alimentée, selon lui, de l’intérieur du syndicat. Il se dit “trahi, déshonoré, traîné dans la boue”. “C’est une machination, une alliance contre nature entre la presse patronale et de prétendus syndicalistes, par volonté de nuire, non à ma personne, mais à la CGT et à son action”, dénonce-t-il. “Je n’irai pas plus loin malgré mon désir d’écrire ce que je sais de ceux qui de l’intérieur ont livré des documents relatifs à la vie interne de la CGT à la presse patronale et financière”.
Thierry Lepaon précise qu’il “ne donne pas de noms, car cela ferait du mal à la CGT”, mais parmi ces personnes “il y en qui ont des responsabilités importantes”. Il leur reproche de refuser le débat par “manque de courage”. Pour lui, la “délivrance” est venue le 14 avril lorsque son successeur, Philippe Martinez, l’a dédouané de toute responsabilité dans l’affaire de la rénovation de son bureau et de son appartement de fonction.
Thierry Lepaon passe rapidement sur les accusations dont il a été la cible, il fait ressortir par ailleurs les divergences politiques au sein de la CGT, déplore une insuffisance de discussions et de débats, et un fonctionnement selon des schémas anciens. Son livre risque de mécontenter certains “camarades”.
Thierry Lepaon
La vie continue
Editions Cherche-Midi, 2015
192 p. – 15 €