• Contact
  • Abonnez-vous
  • Contribuez
Panier / 0,00 €

Votre panier est vide.

Lire Le dernier numéroLe dernier numéro
Revue Politique et Parlementaire
  • Se connecter
S'abonner
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Revue Politique et Parlementaire
Aucun résultat
Voir tous les résultats
dans Politique

Parole Publique – Episode 8

ParPierre Larrouy
20 août 2021
Parole Publique – Episode 1

Chaque vendredi tout au long de l’été, la Revue Politique et Parlementaire publie « Parole publique », une fiction de la fabrique de la présidentielle 2022, adaptée du roman à paraître de Pierre Larrouy Et un jour, il monta les marches jusqu’à demain.  Aujourd’hui le huitième et dernier épisode.

Retrouvez le précédent épisode et la liste des personnages principaux

 

Contre toute attente, le Général est élu. Le score est serré mais, surtout, Borde anticipe qu’il n’aura pas de majorité. Le Général l’a compris et lui donne rendez-vous à l’Elysée pour le questionner sur sa manière de voir les choses. Borde s’y attendait. Dans les plis de sa campagne, il a élaboré un plan B…

 

Borde a rendez-vous avec le Général. Il retrouve les graviers de la cour de l’Élysée qui crissent sous ses semelles neuves. C’est un maniaque des tenues vestimentaires quand il est dans ce type de réunion. Je l’agaçais beaucoup avec mon abus des vêtements noirs. Ça me faisait rire, pas lui. Borde est ainsi. Il peut, chez vous, au bout de la nuit et quelques bordeaux, chanter ou frapper le parquet en hurlant « Je suis citoyen du monde » et être tiré à quatre épingles jusqu’à une forme de rigidité, contrastant avec sa bonhomie, aussi réelle.

Il connaît le chemin, le grand escalier qui mène au bureau, du premier étage, du Président. L’huissier le fait patienter. Pour la forme car, un Général reste un Général, même Président et la ponctualité va de soi.

Le Général :

– Je vous ai fait venir pour qu’on mette les choses sur la table. Je connais votre parcours. Un général s’intéresse toujours aux stratèges, déformation professionnelle. Je vous ai lu aussi. Vous écriviez après une rencontre avec l’état-major que vous faisiez au fond le même métier. Alors allons droit au but. Comment voyez-vous la situation ?

Déjà raide dans son fauteuil, derrière son grand bureau dont les rares dossiers sont impeccablement rangés, il semble figé après avoir prononcé ces phrases. Sa voix, teintée de douceur et de netteté pendant la campagne, est devenue plus saccadée et métallique.

Borde est trop madré pour ne pas comprendre qu’il n’est pas habitué à une telle situation et se cherche une posture entre la rigidité bienveillante qu’il affectait d’être sa marque de fabrique et l’autorité peinte de rouerie du Président politique qu’il sait devoir devenir.

Borde a vu, il va frapper tout de suite avant que l’autre ne trouve son assise juste :

– Alors j’irai droit au but. J’ai l’habitude. J’ai accompagné deux Présidents dans des moments similaires à ceux que vous vivez. D’abord ceci. Vous allez faire un choix, tout de suite, dont vous ne pourrez qu’à grand peine tenter de sortir plus tard. Ce choix va marquer votre présidence et l’image que vous laisserez. A votre place de pouvoir, il n’y a que deux options : devenir un père ou un pervers, celui qui veille sur ses ouailles ou un maître autoritaire qui jouit de sa puissance. Choisir votre dévouement à l’intérêt général ou laissez accroire qu’à cette place, c’est vous qui savez et que vous disposez d’une autorité définitive. De plus dans le contexte actuel, c’est plus violent encore. La rupture avec le peuple sera jugée comme le début d’une tyrannie.

A votre place de pouvoir, il n’y a que deux options : devenir un père ou un pervers,

Borde a dans la tête, cette phrase de Nietzsche cité par Enrique, un parlementaire originaire d’Amérique latine, à la buvette de l’Assemblée nationale : « Les hommes se soumettent par habitude à tout ce qui prétend à la puissance. »

La buvette, lieu mythique dans son étroitesse et son épaisseur. Son jardin longe le Boulevard St Germain en bordure de Seine. Ses sculptures, dans le petit jardin, semblent parler en écho d’une mémoire d’une vie politique intense qui est devenue un pan de la littérature.

Dans un flash, Borde revoit sa commande envers lui-même : filer cette idée que la prochaine décennie sortira de la déshumanisation par ce que je lui ai nommé « la Nouvelle Radicalité Romantique ».

Mais Borde est un animal à sang froid. Quand le professionnalisme l’appelle, il observe. Le coup a porté. Le Général se lève et d’un geste brusque désigne le canapé et les fauteuils pour poursuivre la conversation.

Borde sait, dès lors, qu’il repartira avec une volonté intègre de répondre à ce choix cornélien. Il devra choisir – un général ne tergiverse pas – entre ses partenaires et l’ouverture. Sa place ne lui offre plus le choix entre une option tactique ou une autre, mais, entre le dialogue, avec une autorité réellement bienveillante, et un autoritarisme de posture.

Le Général se détend, un sourire l’adoucit :

– Quelles sont les options possibles selon vous ? J’ai un programme. J’en suis l’homme. Vous voulez que je me dédise ? Que je trahisse ceux qui ont bâti avec moi ? Mon élection ne vaut-t-elle pas assentiment du peuple ?

Il l’interrompt :

– Au plan institutionnel, sûrement. Disons que le champ de bataille s’est radicalement transformé en quelques semaines. Vous devez changer de stratégie. Sinon vous allez cliver la nation, dresser les citoyens les uns contre les autres. C’est la Nation que vous risquez de trahir. La politique a sa dignité qui exige parfois des renoncements apparents de principe. Nous sommes aux portes d’un séisme. La partition menace depuis longtemps mais nous sommes proches de l’éruption. Voyons-nous dans quelques jours avec les résultats de mes études.

– Revenez me voir dans 48h avec des éléments précis. J’associerai quelques collaborateurs et dans la foulée, je trancherai.

– Vous serez seul, sans aucun de vos collaborateurs. En revanche, je viendrai avec mon double, le directeur des études. Nous aurons besoin tous deux de sa radicalité et de son impertinence. Plus tard, vous me remercierez de cet aspect confidentiel.

Un Général peut entendre, même si le ton l’a irrité.

Le rendez-vous avec le Général est musclé. Paul tente de le convaincre :

– Nous ne pouvons plus opposer l’affect et la raison au bénéfice de cette dernière. Sinon, ce sera la diffraction de la société. Les Gilets jaunes n’étaient qu’un très léger aperçu. Ce que nous avons devant nous, c’est ce que les chercheurs en sciences humaines appellent un « phénomène d’émergence ». Quelque chose qui va plus loin que tout ce qui le compose. La société en est là. Elle ne sait pas le dire mais elle va le faire. Il vaut mieux en créer les conditions que de le subir. Dans l’équipe c’est ce que nous appelons la « radicalité romantique ». Une période nécessaire pour que les tensions intimes des gens s’apaisent, qu’ils puissent retrouver une estime de soi, leur dignité et une espérance qui leur parle comme une spiritualité. De manière stupéfiante, mais au fond…

Le Général prend le relais :

– On connaît ça dans l’armée. Dans ces moments où la peur pourrait s’imposer. Ces signes qui permettent le dépassement.

Il semble partir dans ses souvenirs.

On sait qu’on a gagné.

C’est le Général, en personne, qui doit dire la suite. Borde a beaucoup insisté sur cette première étape d’une rupture rassurante. Pour cela, comme il aime à le répéter, il faut nettoyer l’image.

Avec une minutie particulière, à Parole Publique, on a imaginé, tourné et retourné tous les détails, le lieu, la durée… la symbolique maximale. Pour autant, il convient de conserver une forte simplicité, surtout éviter un sentiment de sophistication ampoulée.

Plateau des Glières, le haut lieu de la Résistance, symbolique s’il en est ! Devant la sculpture mémorielle inaugurée par Malraux, un simple micro sur une tige fine, bleu irisé.

Le Général Président est seul dans l’image…

un simple micro sur une tige fine, bleu irisé. Le Général Président est seul dans l’image…

 Dans les bureaux de Parole Publique :

 

Virginie :

On a l’impression d’une foule qui dit seulement : « NON ! ».

Rien de plus… incapable de plus… Mais sûre du « Non ».

Paul :

Que va-t-on faire de ça ?

Borde arrive. Il semble très décidé

Borde :

Ce sera notre plus beau coup mais, aussi, notre clap de fin.

Allez au boulot ! Ce que nous affrontons va au-delà du politique. Avant nous disions « le réel est dans le 20h ». Aujourd’hui, il est dans les réseaux sociaux qui ne sont pas seulement des outils d’influence mais les  producteurs d’une « seconde réalité », virtuelle mais qui devient le lieu du réel. Il faut reconnecter les gens avec le vrai réel, ça ne peut passer que par eux mais nous devons en mettre en place les conditions favorables. Je vais vous dire comment on va procéder.

Allez, au boulot !

Fin

 

Pierre Larrouy
Tous droits réservés

Toute ressemblance avec des personnages réels ne pourrait être que fortuite.

Pierre Larrouy

Pierre Larrouy est économiste et essayiste. Docteur en sciences économiques et diplômé de l'Institut d'Etudes et de Développement, il a été chef de cabinet du Ministre de l'Education nationale Alain Savary, conseiller du Ministre de la Jeunesse et des Sports Roger Bambuck, conseiller du Président de la Mutualité française et conseiller à la Présidence de Polynésie française. Auteur de plusieurs essais (Après, UPPR, 2019 ; Ubérisation, utopie et tyrannie, UPPR, 2017 ; La crise innovante, UPPR, 2016 notamment) et articles, Pierre Larrouy travaille aujourd’hui sur la société numérique, ses conséquences psycho-sociologiques et politiques et sur de nouveaux modèles d’intelligence spatiale et de développement territorial.

Les derniers articles

PS : Un revers aussi pour François Hollande

ParCarole Barjon

L’échec de Nicolas Mayer-Rossignol face à Olivier Faure cache aussi celui de l’ancien président de la République socialiste qui poussait...

Arnaud Benedetti

L’édito d’Arnaud Benedetti

ParArnaud Benedetti

Nombre de commentateurs et d'acteurs politiques devraient méditer cet axiome de Max Weber qui du haut de sa lucidité empirique...

Les Frères Musulmans ne sont pas seuls en France

Les Frères Musulmans ne sont pas seuls en France

ParLina Murr Nehme

Le ministère de l’Intérieur vient de publier un rapport explosif sur les Frères Musulmans. À quand la diffusion d’études semblables...

Macron en Asie du Sud-Est : au cœur du Dialogue Shangri-La, la France trace sa voie

Macron en Asie du Sud-Est : au cœur du Dialogue Shangri-La, la France trace sa voie

ParSerge Besanger

C’est une scène soigneusement orchestrée qui s’est jouée à Singapour le 30 mai 2025 : Emmanuel Macron y prononce le...

Retrouvez nos dernières vidéos

«
Prev
1
/
85
Next
»
loading
play
Les conférences de 18h59 – Rassemblement de soutien à Boualem Sansal
play
Printemps des Technologies – Démocratie, technologies et souveraineté
play
Printemps des Technologies – Histoire et initiation aux cryptomonnaies et au Bitcoin
«
Prev
1
/
85
Next
»
loading

Inscrivez-vous à notre Newsletter

Related Posts

Les Frères Musulmans ne sont pas seuls en France
Politique

Les Frères Musulmans ne sont pas seuls en France

Et si Marine Le Pen n’était pas candidate à la prochaine élection présidentielle française ?
Politique

Et si Marine Le Pen n’était pas candidate à la prochaine élection présidentielle française ?

Rejouons le vote. Vingt ans après, l’Europe mérite un mandat populaire
Politique

Rejouons le vote. Vingt ans après, l’Europe mérite un mandat populaire

Drapeau français et drapeau de l’Union européenne
Politique

On n’a pas tous les jours 20 ans

Hommage à Boualem Sansal
Politique

Hommage à Boualem Sansal

« Personne ne pourra prétendre imposer sa vision à Retailleau. »
Politique

« Personne ne pourra prétendre imposer sa vision à Retailleau. »

La fin du droit, le recours à la violence légitime ?
Politique

La fin du droit, le recours à la violence légitime ?

Géopolitique, relations internationales
Politique

Oligarchie, dissonance stratégique et désalignement global : anatomie du reflux occidental

Article suivant
En finir avec l’afro-pessimisme

En finir avec l’afro-pessimisme

La Revue Politique et Parlementaire
10 rue du Colisée 75008 Paris
Email : contact@revuepolitique.fr
Téléphone : 01 76 47 09 30

Notre Histoire
L'équipe
Mentions légales

Culture
Economie
Faut… de la géopolitique
International
La tribune du parlementaire
Libre opinion
Politique
Science et technologie
Société
Vie du parlement
Nos vidéos

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Se connecter

Add New Playlist

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Politique
  • International
  • Economie
  • Culture
  • Société
  • Science et technologie
  • La cité des débats
    • Faut-il avoir peur de l’avenir ?
    • Aimons-nous encore la liberté ?
    • Savoir, pouvoir et démocratie
    • S’engager au 21ème Siècle
  • Le printemps des techno
    • Edition 2023
    • Edition 2024
    • Edition 2025
  • Boutique
    • Les numéros
    • Abonnement

Revue Politique et Parlementaire