Quelques jours après les attentats des 7 et 9 janvier 2015, une séance d’hommage aux 17 victimes a été organisé à l’Assemblée nationale. M. Manuel Valls a prononcé un discours après lequel tous les députés ont entonné l’hymne national.
M. Manuel Valls a déclaré que “le peuple français, une fois encore, a été à la hauteur de son histoire” manifestant pour crier son attachement à la liberté, et pour dire un non implacable au terrorisme, à l’intolérance, à l’antisémitisme et au racisme”. Il a indiqué que “la France est en guerre contre le terrorisme, le djihadisme et l’islamisme radical”. Mais “la France n’est pas en guerre contre une religion. Elle n’est pas en guerre contre l’islam et les musulmans”.
Le Premier ministre a rappelé l’adoption de deux lois antiterroristes dont les décrets d’application sont en cours de publication, notamment le décret relatif aux modalités de mise en œuvre de l’interdiction du territoire “lorsqu’il existe des raisons sérieuses de penser qu’ [une personne] projette des déplacements à l’étranger sur un théâtre d’opérations de groupements terroristes, dans des conditions susceptibles de porter atteinte à la sécurité publique lors de son retour sur le territoire français”.
Il a déclaré que les travaux des commissions d’enquête du Sénat et de l’Assemblée nationale devaient se poursuivre et que le gouvernement était à la disposition du Parlement pour informer les parlementaires, par exemple sur le trafic d’armes.
Manuel Valls a annoncé le renforcement des services du renseignement intérieur et de la juridiction antiterroriste. Il s’agit de veiller à l’internet et aux réseaux sociaux utilisés pour l’embrigadement, la mise en contact et l’acquisition de techniques permettant de passer à l’acte. Il a souhaité l’adoption rapide d’un projet de loi sur le renseignement. Il a aussi annoncé le caractère opérationnel en septembre 2015 d’un dispositif français en vue de la mise en place d’un système européen sur les échanges de données de passagers du transport aérien en vue de la surveillance des déplacements des personnes suspectes d’activités criminelles.
Il a déclaré souhaiter une clarification de l’intervention, dans les centres pénitentiaires, des imams comme des aumôniers de tous les cultes et la création de quartiers spécifiques pour les détenus radicalisés.
Un nouveau fichier obligera les personnes condamnées à des faits de terrorisme ou ayant intégré des groupes de combat terroristes à déclarer leur domicile et à ses soumettre à des activités de contrôle.
“L’histoire nous l’a montré, a-t-il déclaré, le réveil de l’antisémitisme, c’est le symptôme d’une crise de la démocratie, d’une crise de la République”. La justice doit être “implacable à l’égard des prédicateurs de la haine.”. “Quand on s’attaque aux juifs de France, on s’attaque à la France”. “L’autre urgence, c’est de protéger nos compatriotes musulmans”. “La République, la laïcité, l’égalité hommes-femmes sont compatibles avec toutes les religions sur le sol national qui acceptent les principes et les valeurs de la République.”
Jean Lalloy, chroniqueur