L’écart d’innovation entre l’Europe et les États-Unis n’est pas une fatalité. Des chercheurs du CDM (Collège du management de la technologie) et de l’Eurotech University Alliances ont publié un rapport pour permettre d’avancer d’ici à 2040 vers une économie européenne durable. Après le Brexit, l’étude permet de réfléchir à l’Europe de demain.
C’est à travers une coopération internationale entre cinq professeurs du Collège du management de la technologie et d’autres chercheurs de l’EuroTech University Alliances que des propositions intéressantes ont émergé pour combler le retard d’innovation que connaît l’Union européenne.
Dans ce rapport, qui sera publié comme Policy Brief par l’institut de Technologie et de Politiques Publiques à l’EPFL, les chercheurs (qui comprennent les professeurs Chris Tucci, Dominique Foray, Gaétan de Rassenfosse, Thomas Weber et Marc Gruber) ont essayé de visualiser « ce que pourrait et devrait être l’Europe en 2040 ». Partant de cet horizon, et de la situation actuelle, ils ont déterminé des solutions afin de changer l’Europe.
Ils se sont focalisés sur 5 conditions qui pourraient permettre de développer l’innovation et la croissance d’une manière bien plus importante que n’importe quelle autre politique publique :
- Transformer l’enseignement supérieur et la recherche en investissant massivement de l’argent public dans ce secteur.
- Créer un climat idéal pour les jeunes entrepreneurs. L’objectif est de lancer un cercle vertueux d’innovation autour de startups.
- Harmoniser les systèmes fiscaux européens : transformer le paysage très fragmenté des systèmes fiscaux nationaux dans un système fiscal simple et transparent qui accroît l’innovation et la croissance plutôt que de l’inhiber.
- Créer un système efficace et un marché de la technologie afin d’assurer des récompenses et des incitations appropriées pour les idées innovantes à l’ère de l’open innovation.
- Construire et mobiliser des écosystèmes locaux d’innovation, en particulier dans les régions les moins avancées, à travers la spécialisation intelligente (« Smart specialisation »).
En fin d’introduction du rapport les chercheurs expliquent que « ces cinq conditions créeraient une économie/société européenne en 2040 qui agirait comme un moteur pour l’innovation et la croissance économique, tout en incluant des régions moins développées. Cela se ferait d’ailleurs de manière entièrement transparente envers les investisseurs, les entrepreneurs et les inventeurs ». Pour eux, « ces cinq conditions permettront à l’économie européenne de devenir la première au monde. […] Bien sûr, chacune de ces cinq conditions représente un grand défi. »
Alexandre Gavard