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dans N°1093

Territoires sous tension

Arnaud BenedettiBenjamin MorelParArnaud BenedettietBenjamin Morel
20 février 2020

À quelques semaines des élections municipales, et après une crise territoriale en jaune, quel est l’avenir du territoire ? Ce dernier est là, partout, expression d’un « inconscient » qui est peut-être l’autre mot de la politique comme l’observe le psychanalyste Charles Melman en référence à Lacan. Plus la société se liquéfie, plus le besoin de solide s’exprime comme un appel à un « réassolement » du monde. Rimbaud nous vient en mémoire : « Moi ! Moi qui me suis dit Mage ou Ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher et la réalité rugueuse à étreindre ! Paysan ! ».


L’angélisme de la « start-up nation » est revenu au plus fort de l’insurrection des « gilets » dans les salles polyvalentes et les préaux d’école. Gérard Larcher, non sans malice, rappelle la restauration symbolique des maires dans l’exercice du « grand débat ». Le président du Sénat, dans l’entretien qu’il accorde à Benjamin Morel, se fait le gardien des communes, des territoires et d’une décentralisation qui innove à travers un droit réglementaire qui pourrait être octroyé aux régions. Il se fait aussi la vigie de l’équilibre millimétrique entre les ressources et les compétences. Quelque part il nous exhorte à faire la décentralisation, toute la décentralisation. Voilà qu’il fallait dire. Et c’est dit avec la force de l’expérience républicaine de celui qui en connaît toute la granularité des strates. L’homme de la Haute assemblée n’ignore rien de ses terroirs et… ses notables. « Que sont ces derniers devenus ? » interroge Paul Alliès. La notabilité s’est transformée. Sa plasticité résulte de la fragmentation du local, de sa « complexification » également. Le notable n’est plus dans un rapport au centre mais il est en passe de devenir le point de coordination tacite de réseaux territoriaux et fonctionnels enchevêtrés. C’est moins sa capacité à dialoguer avec l’État qui fait sa singularité que son aptitude à gérer une « polycentrie ».

Nombre de nos contributeurs s’accordent à relever l’illisibilité de l’organisation des champs territoriaux.

Le jeu de dominos institutionnels n’a pas cessé depuis plus de trente ans, l’empilement s’est accru, comme si l’équilibre ne pouvait s’effectuer qu’au prix d’un mouvement perpétuel. Pierre Steinmetz, dans un texte revigorant, note que « la décentralisation a changé la France ; elle l’a rendue inintelligible ». Or, poursuit-il, l’objectif de celle-ci consiste « à permettre de prendre de bonnes décisions au bon niveau, afin de créer des richesses dans la préservation de l’intérêt général ». CQFD. Hugues Clepkens, dans la même veine, observe que plus de trente ans de décentralisation ont conduit à l’émergence d’un « zoo institutionnel » qu’il préconise de réformer de fond en comble afin de faire advenir les conditions d’une démocratie locale effective. L’entreprise décentralisatrice pose aussi la question des échelles territoriales.

S’interrogeant sur la ruralité, sa définition, sa prégnance, le géographe Gérard-François Dumont relève que « l’idéologie de la métropolisation », produit des grilles de lecture de l’Insee, a contribué à tort à relativiser le poids du rural, et ce faisant, à occulter les vrais ressorts du développement territorial. Autre géographe, Daniel Béhar, ausculte les mutations du local à l’épreuve des interdépendances. Il en déduit un irréversible changement de paradigme qu’un acte IV de la décentralisation ne saura, à ses yeux, relever à moins de substituer à une politique des lieux, une « politique des liens ». Sébastien Chenu, député du Rassemblement national, voit dans la « métropolisation » un accélérateur des inégalités qu’il convient de corriger par un retour de l’État aménageur. Luc Rouban, de son côté, explore les raisons du rejet massif dont l’intercommunalité est l’objet de la part des communes de moins de 500 habitants, lesquelles constituent la moitié des 35 000 communes françaises. Rappelant le rôle historique de ces dernières dans la matrice républicaine, le sénateur PS et ancien ministre Jean-Pierre Sueur plaide « pour une vraie complémentarité » entre les briques communales et intercommunales. Éric Giuily, l’un des pères de la première décentralisation auprès de Gaston Defferre, préconise une carte territoriale à géographie variable tenant compte des spécificités territoriales. S’il s’agit d’un droit à la différenciation, l’ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel, Jean-Éric Schoettl y émet des réserves multiples, estimant dans une contribution de haute précision que cette potentialité est déjà en vigueur dans l’armature juridique actuelle. Il est rejoint dans ce sens par Marie-
Christine Steckel-Assouère qui opte pour une différenciation « à droit constitutionnel constant ». Robin Degron s’interroge aussi sur l’optimum de gouvernance territorial en proposant de « construire des espaces de régulation politique et d’aménagement du territoire au diapason des réalités quotidiennes des Français ». Pour ce faire, il appelle à développer la notion d’interterritorialité. Répondant aux questions d’Olivier Rouquan, Claudy Lebreton, ancien président de l’Assemblée des départements de France (AdF), n’hésite pas à prôner une organisation de type fédéraliste qu’il conviendrait de proposer à référendum… Parlementaire de la majorité (LREM), Bruno Questel constate qu’ « aujourd’hui tout le monde veut sauver son territoire sans pour autant qu’une approche méthodique de son contenu soit connue de tous ». Le député, par ailleurs rapporteur du projet de loi « Engagement et proximité », en appelle à une indispensable clarification des compétences et des moyens. Dans un texte incisif autant que décisif, Bernard Attali se désespère de l’abandon de toute politique d’aménagement des territoires, regrettant que la décentralisation ait favorisé les mieux nantis géographiquement, appauvris les plus pauvres territorialement, favorisé sous couvert de décentralisation les forces les plus « libérales ». Il plaide pour « un sursaut jacobin » dont il assume et revendique le propos. Non loin de partager l’analyse de l’ancien délégué de la Datar, Pierre Larrouy voit dans les territoires d’aujourd’hui l’expression la plus dramatiquement aboutie de nos délitements sociaux contemporains : « Les territoires abandonnés ne sont que des vies qui ont en commun de penser que la République les a abandonnées ». Là aussi c’est par un « sursaut » qu’il faudra dépasser ces anomies. Reste à savoir comment. Peut-être par une nouvelle génération de « hussards noirs de la République » comme Pierre Larrouy le suggère au nom d’un projet « social-humaniste ». Pour Éric Coquerel, député de la France insoumise, la question des territoires est aussi et d’abord une illustration des questions sociales, démocratiques et environnementales qui traversent les débats nationaux et européens.

Et si les différences étaient à relativiser ? C’est l’approche de Pierre Bréchon pour lequel les appartenances territoriales doivent être analysées au prisme de données variées (générations, revenus, etc.) et dont les croisements révèlent des nuances certes mais des nuances très en-deçà du stéréotype communément admis d’un fossé incommensurable entre ruraux et urbains.

Benjamin Morel et Gilles Clavreul analysant l’enquête de l’Ifop sur la décentralisation conduite pour le think-tank « l’Aurore » observent que celle-ci n’est pas érigée au rang des priorités par les Françaises et les Français qui souhaitent y voir majoritairement un levier de proximité et qui déplorent également son déficit de lisibilité.

Pour autant l’échelon municipal reste plébiscité.

Olivier Rouquan retrace la genèse de la problématique communale, ses évolutions et ses reconfigurations les plus actuelles. Il en ressort que la commune demeure résiliente, mais d’une résilience qui n’a cessé de se transformer avec l’histoire politique et sociale. Le local se bâtit dans son interaction avec l’État qui ne manque jamais, impératif budgétaire oblige, de « restresser » sa relation avec les territoires. Sébastien Ségas explore l’impact des contrats financiers entre l’État et les échelons locaux sur les comportements des élus. Souvent perçus comme des instruments de « recentralisation », ces outils donnent lieu à des stratégies différenciées de la part des exécutifs locaux oscillant entre la contestation, le contournement et l’adaptation. Tout se passe comme si à l’heure de l’An III proclamé de la décentralisation, les rapports centre/périphéries demeuraient commandés par une forme à peine dissimulée de rapports de forces ! Pour autant le territoire, objet multiforme par construction, est un puissant levier d’innovation. Maryse Carmes s’interroge, à l’échelle de la cité, sur l’apport des « civic-tech » au renouvellement de l’approche citoyenne. Le dossier est sans doute fécond, mais il demeure encore à consolider à l’épreuve du temps de l’expérience. Le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, tout en louant les potentialités et les usages du numérique pour vivifier l’espace démocratique, prévient : « je n’envisage pas un monde qui basculerait dans le tout numérique ». Le territoire reste d’abord un espace de chairs. Les politiques culturelles sont aujourd’hui aussi une émanation du local. La culture, comme l’explique Lionel Arnaud, n’est plus le fruit exclusif de la centralité. Ce qui n’exclut pas néanmoins que cette territorialisation culturelle soit porteuse d’interrogations…

Claude Rochet questionne le concept désormais courant de « smart city » : la ville intelligente est celle, nous dit-il, qui comprend aux deux sens du terme son environnement territorial. Une évidence qu’il convient de rappeler à l’ère du tout-technologique. Revenant sur les méandres de l’histoire d’une grande métropole, Paris, Alexis Bachelay et Michel Cantat-Dupart retracent 180 ans d’une recherche inassouvie du « Grand Paris », démontrant par l’histoire que la quête politique d’un territoire demeure un exercice incertain, tâtonnant et recommencé. Laurent Marcangeli, le maire d’Ajaccio, brosse les défis auxquels est confrontée une métropole insulaire.
Le maire est un emblème, un archétype républicain qui balise la mémoire nationale ainsi que notre imaginaire politique. Il est aussi le réceptacle le plus immédiat de toutes les souffrances et difficultés du quotidien. À sa façon il est un sismographe. Perrine Tarneaud, directrice de l’information parlementaire de Public-Sénat, se penche sur l’insécurité qui taraude de manière aiguë une fonction particulièrement exposée. Elle rappelle que la Haute assemblée entend apporter des réponses pour sécuriser des élus confrontés aux montées des violences et des incivilités.

Bruno Cautrès, enfin, dessine les enjeux qui seront ceux des municipales pour des forces politiques dont l’implantation n’est pas étrangère à leurs destinées nationales à l’heure de la grande recomposition socio-politique commencée avec l’élection d’Emmanuel Macron. Le temps des élections (municipales, puis départementales et régionales) sera celui aussi des territoires jusqu’à… 2022. Une grande répétition ? La question reste ouverte. Si le territoire ne dit pas toute la politique, la politique n’en demeure pas moins axée sur l’avenir des territoires, les représentations que s’en font leurs habitants, leurs vécus et plus singulièrement leurs conditions matérielles d’existence. Ce sont eux qui en 2018 ont révélé et réveillé le malaise français. Ne l’oublions jamais.

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